Les Jeux Olympiques à la presqu’île
Si vous ne vivez pas dans une grotte, il est probable que vous ayez entendu parler de l’épreuve des Jeux Olympiques de surf, qui s’est déroulée le mois dernier à Tahiti, sur la vague de Teahupo’o, au bout de notre presqu’île. Habitant à quelques kilomètres du site, Guillaume et moi avons voulu saisir l’occasion de vivre les Jeux Olympiques de l’intérieur, en proposant nos services en tant que bénévole pour lui et salariée pour moi, auprès de l’organisation Paris 2024.
Guillaume était affecté à l’équipe Transport en tant que chauffeur pour les équipes et staffs présents sur place, tandis que je m’occupais de tâches comptables et administratives. L’occasion de nous immerger dans le projet olympique et ses coulisses, en travaillant durant plus de deux semaines sur le site envoûtant de Teahupo’o.
Et l’envers du décor nous a permis de nombreuses découvertes :
- suivre en quelques jours la création ex nihilo d’un village olympique tout en tentes et chapiteaux, et de tous les services liés ;
- obtenir nos accréditations et tenues officielles (bleue pour moi et verte pour Guillaume) à porter durant toute la compétition ;
- découvrir le rôle des entreprises sous-traitantes chargées des prises de vue ou de la gestion des scores ;
- voir disparaître sous des scotchs opaques l’intégralité des noms de marques de tous les équipements et consommables qui ne seraient pas ceux des partenaires officiels ;
- découvrir l’organisation de « compétitions tests » à quelques jours de l’évènement mettant en scène de vrais surfeurs / faux compétiteurs pour mettre au point les derniers réglages ;
- comprendre l’organisation du site et ses zones compartimentées : base vie des athlètes, mixed zone réservée à la presse pour les interviews, village des athlètes situé sur l’Aranui, un bateau de croisière ancré dans la baie de Vairao, à quelques kilomètres de Teahupo’o.
Nous avons vécu la compétition au gré de la houle et du sens du vent, la taille et la dangerosité de la vague de Teahupo’o décidant si la compétition était ON ou OFF pour la journée. Au final, les 4 jours officiels de compétition se sont étirés sur 10 jours pour un final en apothéose avec 2 français sur les podiums.
Guillaume a finalement eu un peu moins de travail que prévu et a pu profiter à plusieurs reprises de l’ambiance de la fan zone. Quant à moi, j’ai eu la chance de rejoindre pendant une demi-heure la zone de compétition à l’arrière d’un jet-ski pour profiter du spectacle. Nous avons également vécu l’émotion de la Marseillaise au pied du podium de Kauli Vaast, l’enfant du pays, porté par tous les Tahitiens.
Mon coup de coeur personnel : traverser chaque matin la passerelle de Teahupo’o (après la fin de la route) pour pénétrer sur le territoire du Fenua Aihere et tenter de percer le mystère du mana de Teahupo’o. Cet endroit préservé du monde est d’une beauté captivante.
Beaucoup d’émotions et l’impression d’avoir pu, malgré les 15 000 km qui nous séparent de Paris, vivre l’effervescence des Jeux Olympiques, dans sa version polynésienne !