Maupiti et les raies manta
Durant les vacances de la Toussaint, nous avons eu la chance d’accueillir Nicolas et Emma à la maison pour 2 semaines. C’est toujours une bouffée d’oxygène de recevoir ici les amis de Lorraine (et d’ailleurs!). Après leur avoir fait découvrir Tahiti et Moorea, nous avons pris l’avion direction Maupiti pour un shoot de bleu turquoise !
Maupiti fait partie de l’archipel de la Société (même archipel que Tahiti), et c’est l’île la plus occidentale de cet archipel, juste après Bora-Bora. Il s’agit d’une île très petite (9 kilomètres de circonférence) avec un lagon à couper le souffle. Il faut dire qu’une fois n’est pas coutume, nous avons eu une météo très favorable : ciel bleu sans une goutte de pluie durant tout notre séjour sur l’île.
Jour 1 : on prend nos marques
Le vol depuis Tahiti ne dure que 50 minutes, mais est déjà une découverte en soi. On nous avait conseillé de nous installer à droite dans l’avion pour profiter du paysage et nous n’avons pas été déçus en survolant les lagons de Raiatea et Bora-Bora. Enfin, l’arrivée majestueuse sur Maupiti.
L’aéroport se situe sur un motu et a la particularité d’avoir une piste très courte, ce qui peut poser des problèmes en cas de mauvais temps, les avions ne pouvant pas toujours atterrir. Pas de difficulté en ce qui nous concerne et nous avons pu rapidement prendre la navette maritime qui nous transporte du motu à l’île principale. Puis transport en pick-up dans les conditions de sécurité locales jusqu’à notre hébergement.
Nous avons commencé par découvrir la plage principale de l’île à deux pas de notre maison, et après quelques tergiversations sur le lieu de restauration, nous avons vite pris compris qu’il ne faut pas hésiter à Maupiti. Si on te propose quelque chose qui t’intéresse, fonce, tu ne sais pas quand sera la prochaine occasion ! En effet, le bateau de ravitaillement ne passe qu’une fois par mois et quand certaines denrées sont épuisées sur l’île, il faut parfois attendre plusieurs jours ou semaines pour les retrouver à nouveau dans les quelques petits commerces de l’île.
C’est ainsi que nous n’avons jamais pu goûter la glace au taro (genre de tubercule consommé en Polynésie) qui nous intriguait bien. En fin de journée, nous nous sommes embarqués pour un tour de l’île à vélo, notre moyen de locomotion principal pendant le séjour pour nous ravitailler notamment en eau potable. Plusieurs sources d’eau potable sont disséminées sur l’île et permettent de facilement recharger les stocks.
Jour 2 : excursion sur le lagon
L’excursion en bateau reste une activité qui nous plaît bien pour découvrir autrement une île et son lagon. A Maupiti, la spécificité, est la présence régulière de raies manta (« fafapiti » en tahitien, ça peut servir), qui viennent chaque jour sur les « stations de lavage ». Il s’agit de petites patates de corail autour desquelles gravitent de nombreux poissons qui « nettoient » les raies lorsque celles-ci s’approchent et restent en position stationnaire au-dessus du corail. Une pratique quotidienne permettant une observation assez facile de ces animaux majestueux qui semblent voler dans l’eau.
Notre journée d’excursion nous a donc amené à la découverte des raies manta, mais aussi un passage vers un site de raies pastenagues (raies nourries, pas glop, on avait oublié de se renseigner sur ce point…), snorkeling au jardin de corail, et le traditionnel ma’a (repas) sur un motu. Au passage, nous avons aperçu une tortue, et, plus surprenant, un chien au milieu du chenal, qui nageait, à la lutte contre le courant !
Ce chien habite l’un des motus et se rend chaque jour à la nage sur le motu d’en face pour passer du temps avec sa copine qui habite là. Il fait le chemin en sens inverse à midi pour prendre son repas à la maison et nouvelle expédition à la nage l’après-midi. A deux reprises, il a été récupéré par des bateaux dans l’océan, s’étant fait emporter hors du lagon, mais ces mésaventures ne semblent pas le décourager de continuer ses visites quotidiennes.
Après cette journée exceptionnelle, le traditionnel coucher de soleil sur la plage pour bien faire…
Jour 3 : traversée à pied vers le motu et plongée
Depuis la plage de Maupiti, on peut rejoindre à pied le motu situé en face. Il s’agit d’une marche d’une vingtaine de minutes et dans notre cas, l’eau montait au maximum jusqu’à mi-cuisse. Magique de se retrouver seuls au milieu de l’eau turquoise, entre les deux bandes de terre. Sur le motu, nous avions l’objectif de le traverser pour tenter un snorkeling de l’autre côté.
Nous ne sommes jamais arrivés à notre destination car dans l’intervalle, nous avons fait la rencontre d’Alexander, qui vit à certaines périodes de l’année sur ce motu dans une cabane très rudimentaire, pour la culture du coprah. La pratique consiste à retirer la chair du coco pour ensuite la laisser sécher à l’air libre, au soleil, généralement sur le site même de récolte. Une fois que les morceaux de la chair de la noix de coco sont séchés, ils sont notamment utilisés pour la fabrication de l’huile de coco.
Alexander nous a donc proposé de nous montrer comment ôter la bourre de la noix de coco (qui peut servir de combustible pour le feu) et ouvrir la coco en deux. La démonstration est allée plus loin puisqu’après avoir bu l’eau de coco, nous avons pu en retirer la chair et la presser pour extraire le lait de coco. Et puis tous les sujets y sont passés : la coprah, ses harpons et la pêche pour se nourrir, l’avenir de l’île de Maupiti, Koh Lanta…
Après cette rencontre, nous sommes rentrés par le chemin aller pour notre deuxième objectif de la journée : une plongée bouteille sur un site de nettoyage des raies. Cette plongée se pratique dans le lagon à environ 10 mètres de profondeur. La visibilité est souvent réduite à cause du sable qui tapisse le fonds juste en dessous de nous. Mais l’expérience était malgré tout magnifique. Nous avons pu observer longuement plusieurs raies. Moment suspendu.
Jour 4 : l’excursion au sommet de l’île
La journée promettait d’être super : se rendre à vélo au départ de la randonnée qui permet un point de vue magnifique à plus de 180 degrés sur l’île et son lagon. C’était sans compter sur un incident dès le début de la journée, un chien sorti de nulle part s’étant attaqué méchamment au mollet d’Emma. Les chiens sont nombreux sur les routes et les chemins en Polynésie, parfois menaçants. Nous n’avions encore jamais connu d’incidents, ceux à proximité de notre maison n’étant pas hostiles.
Nous avons donc fait le détour par le dispensaire de Maupiti pour 2 points de suture et réorganiser un peu notre journée. Finalement, tout le monde sauf Emma a pu monter en haut du sommet, certains l’ayant fait 2 fois…
La rando est assez rapide (nous avons mis environ 1h pour arriver au sommet, en comptant des pauses) mais ça grimpe sec avec quelques passages de cordes (360 mètres de dénivelé). Et il faut prévoir de l’eau en quantité car l’effort est assez intense et la chaleur n’aide pas. La descente est également un peu technique. Il ne faut donc pas l’envisager comme une promenade de santé et faire un peu attention où l’on pose ses pieds. Mais la récompense est exceptionnelle, cette randonnée gagnant l’award du meilleur ratio temps de marche / vue de ouf.
Après cela, un dernier coucher de soleil et déjà le départ dès le lendemain, avec un petit pincement au coeur sur le bateau qui nous ramenait vers l’aéroport.